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Autisme dans l’enseignement supérieur : devenir adulte, métiers et apprentissages
Josef Schovanec, Philosophe, écrivain, militant pour la dignité des personnes avec autisme
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Résumé de cette intervention effectué par Candice MALLORET étudiante en psychologie à l’université de Montpellier
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En 2005, le gouvernement français a fait passer la loi sur l’égalité des droits et des chances pour les personnes avec handicap, et en 2013 la loi sur l’inclusion des personnes avec handicap en milieu scolaire. Aujourd’hui, les personnes avec un trouble du spectre autistique (TSA) ne devraient donc plus rencontrer de problèmes pour suivre un cursus universitaire. Malheureusement les difficultés semblent demeurer pour eux. On sait que le TSA est un trouble du neurodéveloppement entrainant une sensibilité accrue aux bruits et aux odeurs, des difficultés dans les interactions sociales, une intolérance au changement et une incompréhension de l’implicite. Il est vrai que certains établissements universitaires offrent un cadre plus adéquat aux personnes autistes que d’autres. Effectivement, les facultés dont les locaux ne sont pas dispatchés dans toute la ville et celles qui bénéficient d’un programme « Aspie-Friendly » sont plus appropriées pour les accueillir.
Mais le problème de l’inclusion ne dépendrait pas uniquement des universités elles-mêmes. Josef SCHOVANEC, universitaire français, exilé en Belgique, pointe du doigt les méandres de l’administration française. Certaines facultés françaises feraient appel à des accompagnants externes à l’établissement, alors que l’inclusion des personnes avec handicap devrait être inhérente à l’établissement les accueillant ; elle ne devrait pas être un projet administratif avec tous les tracas que cela implique, mais bien un projet académique. Notre administration repose en général sur des démarches qui peuvent s’avérer compliquées pour les personnes avec TSA. Josef SCHOVANEC va jusqu’à ironiser sur le rôle des coordinateurs qui coordonnent d’autres coordinateurs, d’où la question : Qui fait quoi exactement ? L’inclusion des personnes avec handicap n’a pas besoin de longues discussions futiles, mais d’action. D’ailleurs ne dit-on pas que « la parole est l’ombre de l’action ».
Josef SCHOVANEC nous donne les recommandations suivantes :
1) Ne pas faire appel à des étudiants, car même avec toute la bonne volonté qui les anime, ils sont souvent soumis à un emploi du temps chargé, ce qui les rend que très peu accessibles pour les personnes qui en ont besoin. Il y a là également un problème hiérarchique : que vaut la parole d’un simple étudiant face à un professeur ou au doyen de la faculté ? L’action n’est réellement possible que d’égal à égal.
2) Les accompagnants ne doivent pas attendre que les personnes avec TSA viennent vers eux pour leur demander de l’aide. Elles ne feront pas le premier pas, et préfèreront souffrir en silence. Contrairement aux idées reçues, c’est rarement celui qui crie le plus fort, qui souffre le plus. C’est aux accompagnants d’entamer la discussion.
3) L’accompagnant doit avoir fait les mêmes études que la personne qu’il accompagne (c’est une obligation en Belgique). En effet quelle serait sa crédibilité face à un professeur dont il ignore tout de la matière enseignée ?
N’oublions pas que l’université n’est pas qu’un lieu propice à l’acquisition de savoirs théoriques. L’épanouissement de chacun se fait également dans la relation à autrui. Afin d’aider les personnes avec TSA, les universités françaises pourraient développer des programmes extra académiques, comme l’a déjà fait Louvain avec son « Autimusée », qui expose des œuvres d’artistes différents permettant ainsi un autre regard sur le handicap, ou les Kot-à-projets (KAP), logements où vivent 6 étudiants valides et 2 étudiants avec handicap, qui s’unissent dans un projet bénévole.
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Pour approfondir ses connaissances sur le sujet :
- Loi n°2005-105 du 11 février 2005. à consulter ici
- Loi n°2013-595 du 8 juillet 2013. à consulter ici
- Schovanec J. (2021). Etre malheureux comme un autiste en France. Le magazine de la différence, 27 avril 2021. https://lemagazinedeladifference.com/interview-de-josef-schovanec-etre-malheureux-comme-un-autiste-en-france/
- Horiot H. (2018). Autisme : j'accuse ! L'iconoclaste. à découvrir ici